Présentation du Laboratoire Turn2 Lab#3

Crise Climatique / Crise de l’Imaginaire ?

Sommes-nous dérangés ? L'écrivain indien Amitav Ghosh a-t-il raison ou exagère-t-il en posant cette question et en affirmant que les générations futures pourraient bien le croire ? 

Nous, artistes, opérateurs culturels, penseur·ses, activistes et décideur·ses politiques, sommes-nous à la hauteur de notre responsabilité, ou plutôt montrons-nous constamment notre incapacité à imaginer face au réchauffement planétaire, au changement climatique et à la sixième extinction de masse ? Est-il possible d'examiner et de renverser cette incapacité - au niveau de l'art, de l'histoire et de la politique - à saisir l'ampleur et la violence du changement climatique ? 

Pouvons-nous collectivement imaginer et proposer d'autres formes d'existence humaine, une tâche à laquelle les artistes et les opérateurs culturels sont non seulement appelés, mais pourraient également être particulièrement aptes ? Est-il possible d'oser imaginer ce que ces autres formes d'existence pourraient avoir comme impact sur notre création artistique et notre production culturelle ? Et peut-être plus encore, comment ces autres formes d'existence, et de production culturelle, peuvent-elles s'inspirer de nos contextes au Sud, et ne pas être décidées sans tenir compte de nos réalités et de nos propositions ? 


L’Art Rue, en partenariat avec le programme TURN2 de la Fondation fédérale allemande pour la culture et le soutien du Goethe Institut Tunis, initie une rencontre de trois jours de curateur·rices, d'artistes, de penseur·ses et d'activistes d'Afrique, du Moyen-Orient et d'Europe qui pourraient mettre la lutte culturelle et politique pour sauver "la Terre dont nous faisons partie" au cœur de leur pratique culturelle, intellectuelle et/ou civique. Les réunir et leur permettre de s'engager et d'échanger pendant trois jours dans un espace commun, dans une ville au cœur de la région MENA et de la Méditerranée en même temps. 


Avec plusieurs objectifs : 

•    Créer un réseau informel de praticien·nes culturel·les et activistes qui considèrent la lutte susmentionnée comme une priorité commune pour la décennie à venir;

•    Partager et échanger des connaissances et des pratiques pertinentes;

•    Mais aussi aller au-delà : s'engager à développer un "répertoire / capital culturel / corps d'imaginaires, de pratiques, d'œuvres, de rencontres" commun qui a l'ambition, dans les années à venir, de mettre cette lutte au cœur des secteurs culturels et des sociétés civiles dans nos contextes respectifs. 


Nous voulons nous concentrer sur les préfigurations et les pratiques que l’on développe sur des territoires très différents, dans des contextes très variés et par une grande diversité de praticien·nes. Que pourrions-nous envisager de faire ensemble à partir de cette première rencontre, sachant que l'avenir est une pratique ? Veillons à ce que cette rencontre débouche sur un appel à l'action. Car la crise climatique n'est pas imminente, nous sommes en plein dedans. Nos pays et nos régions sont frappés en ce moment même et seront sans doute les plus durement touchés dans les années à venir. 


Néanmoins, il reste difficile de créer un sentiment d'urgence dans nos sociétés. D'autres combats importants (sociaux, politiques) semblent plus prioritaires. C'est tout à fait compréhensible. Mais la lutte écologique ne pourrait-elle pas être une lutte commune qui nous unisse tous ? Pour que ce changement ait lieu, les artistes, les penseur·ses et les activistes ont un rôle clé à jouer. Si nous espérons qu'une coalition écologique émerge dans notre région, nous avons besoin d'une avant-garde de l’imaginaire écologique. C'est cette coalition potentielle que nous voulons réunir à Tunis. 


La rencontre de Tunis doit être considérée comme le point de départ d'un engagement à long terme. Pas comme un point final et encore moins comme un événement ponctuel. 

Informations pratiques

29-30-31 mai 2023 à L’Art Rue

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