Prenant place dans le cinéma Khorfakkan, une structure abandonnée qui abrite désormais des nids de pigeons, la chorégraphie exprime ce que cela signifierait de cohabiter et de s'immerger dans un sentiment de présence purement conscient avec l'oiseau, plutôt que de l'apprivoiser ou de s'en passer.

Ce qui a émergé de cette question et de cette rencontre est ancré dans des gestes simples et banals - la marche dans un espace partagé et l'échange de nourriture, par exemple - mais renvoie à une profonde constellation de thèmes : la déterritorialisation, la reconnaissance et le renvoi à la forme non humaine, et le refus de satisfaire l'impulsion humaine à systématiser et à dicter l'espace.

Intéressés par les implications chorégraphiques de la cession du contrôle spatial, les artistes déplacent l'humanité de sa position centrale, introduisant la possibilité d'un nouveau champ de relation avec l'animal : contingent, fragile et incertain.

> A propos de Selma et Sofiane Ouissi

Selma et Sofiane Ouissi, duo de frère et soeur, sont danseurs, chorégraphes et commissaires d’expositions. Ils confèrent à de petits gestes le pouvoir de dépasser les barrières linguistiques et culturelles.

Concevant le corps comme une archive de l'expérience humaine, leurs performances déstabilisent les conventions rigides du mouvement et de l'affect, explorant de nouveaux modes de sentir et d'être. Qu'il s'agisse d'étudier des traditions tunisiennes méconnues de mouvement ou d'explorer le potentiel de la téléconférence comme outil chorégraphique, leur travail est centré sur les communautés et les voix en marges. Cofondateurs de Dream City, un festival multidisciplinaire d'Art dans la Cité à Tunis, et de ZAT, un magazine artistique trimestriel, le duo est également actif dans les domaines de la pédagogie et de l'éducation.